L’école primaire libre Sint-Martinus Lievegem de la fondation Stichting Kindsheid Jesu occupe cet emplacement depuis le dix-neuvième siècle. Le domaine de 3 ha abrite également une crèche, une école secondaire et une résidence-services. L'école se trouve sur un terrain de 1,1 hectare. "Nous gérons deux autres écoles primaires dans les communes de Beke et d'Oostwinkel", expliquent Paul Stock et Kristiaan Lievens, président et membre du conseil d'administration de l'asbl Vrij Katholiek Basisonderwijs à Zomergem.
Les quelque 350 élèves de primaire et 180 enfants de maternelle de l’école Sint-Martinus suivent attentivement ce projet de 3 millions d'euros. Sur l’ancienne aire de jeu à l’arrière, où se trouvait une simple pelouse monotone, un nouveau pavillon avec une grande salle (de gymnastique) de 255 m², deux salles polyvalentes, des vestiaires avec douches, des toilettes accessibles depuis la cour de récréation, un abri à vélos, un espace vert généreux et deux aires d'apprentissage en plein air ont été inaugurés dans le courant du mois de septembre. Le bâtiment en bois constitue un investissement durable qui devrait être en partie amorti à long terme. En effet, l'école est subventionnée à 70 % par l’AGION, mais doit encore emprunter 900 000 euros. Le morceau de verdure qui a disparu lors de la construction du nouveau pavillon au cours de la première phase sera compensé au cours de la deuxième phase par la démolition du bâtiment le plus ancien du site, ce qui permettra d'ouvrir l'ensemble de la cour de récréation.
La nouvelle cour de récréation devrait également refléter une philosophie et une vision réfléchies, laissant place à l’aventure et à la créativité
Ce bâtiment économe en énergie offre de nombreuses possibilités et un confort accru. "Auparavant, les enfants de maternelle faisaient de la gymnastique à l’intérieur de l'école, dans un espace utilisé par tous les élèves pour rejoindre leur classe, ce qui signifiait que le cours de gymnastique était souvent perturbé. Cet espace servait également de réfectoire. Comme nous avons trois classes de chaque niveau à l'école primaire, il est impossible d’organiser un cours de gymnastique pour tout le monde. Une classe doit se rendre à la salle de sport. Désormais, tous les élèves peuvent faire du sport à l'école", se félicite la directrice générale, Kathleen Verwilst.
La deuxième phase, qui a débuté le 1er juillet, comprend également la transformation d'une cour de récréation grise en une cour de récréation verte avec de nouvelles installations sanitaires. "La cour de récréation ne possédait que peu de verdure et les quelques zones ombragées n'offraient guère de fraîcheur en été. De plus, les pierres branlantes et les trous constituaient un danger. La nouvelle cour de récréation devrait également refléter une philosophie et une vision réfléchies, laissant place à l’aventure et à la créativité. Nos élèves peuvent construire des camps et creuser le sol avec leurs mains", s'amuse le directeur pédagogique, Dirk Huys. "Il est prouvé que les enfants sont plus calmes dans la nature et, par conséquent, plus calmes en classe", note Kathleen Verwilst.
L’école Sint-Martinus investit 3 millions d’euros dans un nouveau pavillon (ici presque achevé) et une cour de récréation avec de la végétation
Ce projet occupe l'école St Martin depuis une décennie et demie. "En 2008, un dossier a été déposé pour l'extension des salles de gym et de classe. Une partie de ce projet a été réalisée dans le cadre du projet DBFM Scholen van Morgen, avec la construction de sept salles de classe, de deux salles de soins et d'une cour de récréation avec toilettes à l'avant du site, qui ont été inaugurées en septembre 2015. Aujourd'hui, nous attaquons la dernière ligne droite. En 2021, nous avons appris que nous pouvions commencer les travaux. La conception et les études ont été réalisées en 2021-2022. En octobre 2022, l'appel d'offres a été publié et en décembre 2022, nous avons reçu les offres. Le 30 juin 2023, nous avons reçu le feu vert de l'AGION. En juillet 2023, nous avons envoyé les lettres d'attribution et en décembre 2023, les travaux ont commencé", explique-t-elle, passant en revue le processus préliminaire.
"Dans la première phase, nous nous sommes concentrés sur la salle de gymnastique pour les enfants de maternelle, qui ont besoin de bouger plus. Nous avons créé beaucoup de contacts avec la cour de récréation et placé de grandes fenêtres à l'avant, ce qui permet de fusionner l'intérieur et l'extérieur. Les deux salles polyvalentes de 60 m² situées à côté peuvent être utilisées comme salles de classe ou d'exercice et peuvent être rassemblées en une salle de 120 m² par un mur mobile. Les installations sanitaires comprennent cinq toilettes pour les filles et trois toilettes plus trois urinoirs pour les garçons, ainsi que des douches collectives (une pour les filles et une pour les garçons, chacune avec trois pommeaux de douche). Il y a également des vestiaires et un local technique de 19 m²", explique l’ingénieur-architecte Luc Dierick de M4 Architecten en Ingenieurs à Wetteren.
Paul Stock fait remarquer que peu d'écoles disposent de salles de sport. "Nous avons élaboré le plan directeur à partir de notre vision, centrée sur le bien-être et l'attention portée à l’humain et à la nature. Après tout, l'éducation a une fonction d’exemple et nous avons fait le choix d’une démarche de construction différente", explique-t-il.
L'éducation a une fonction d’exemple et nous avons fait le choix d’une démarche de construction différente.
"Pour des raisons écologiques et esthétiques, nous avons fait le choix délibéré d’une construction en bois massif avec beaucoup de bois apaprent (murs et poutres). Woema bv d'Eke, en tandem avec l'entreprise générale de construction Verhaege nv de Dentergem, est l’entrepreneur principal dans les deux phases. Woema, avec ses chefs de chantier Job Devos et Simon De Smet et sa cheffe de projet Sofie Neyrinck, est spécialisé dans la construction générale en bois. Le plafond est revêtu d'un matériau acoustique. Nous avons installé du double vitrage, posé un sol souple spécial avec une sous-couche amortissante à base de linoléum dans le gymnase de l'école maternelle et installé de grands auvents pour éviter la surchauffe", explique Luc Dierick.
Le système de ventilation haute performance avec récupération de chaleur est contrôlé par un groupe de ventilation avec une batterie de chauffage via une pompe à chaleur. Le chauffage et, si nécessaire, le refroidissement sont assurés par le système de pompe à chaleur, via l’air de ventilation. Vingt panneaux solaires sur le toit, avec une capacité de pointe temporaire de 30 kWp, fournissent de l'électricité à l'ensemble de l'école. L’eau de pluie est récupérée par le toit et collectée dans quatre réservoirs d'eau de pluie de 20 000 litres situés dans différentes zones, dont trois font partie de la phase de rénovation qui a débuté en juillet. La première phase, achevée en septembre, incluait également l'isolation et l'étanchéité à l'air. Pour financer ces coûts de construction et grâce au faible niveau E30, l'école a bénéficié d'un prêt sans intérêt de 346 000 euros (sur 900 000 euros) sur 20 ans de la part de l'AGION.
Pour des raisons écologiques et esthétiques, le choix s’est porté sur une construction en bois massif avec beaucoup de bois apparent
Malgré les investigations archéologiques lors des premiers travaux d'excavation, la première phase a pu démarrer à la date prévue, et grâce notamment à une bonne préparation en 3D (BIM), les travaux ont pu être réalisés dans les délais. Les plans d'exécution de la construction en bois massif ont été entièrement élaborés en 3D, intégrant les techniques de manière fluide. On a également utilisé le BIM, ce qui a permis de tout planifier, jusqu’aux prises électriques et à la détection d'incendie. Entre le processus préliminaire et la phase de construction, il s’est passé près de six mois. La directrice Verwilst a fait office de grutière lors de la pose du premier panneau le 6 février 2024, et les enfants, les parents et les voisins ont aidé à dévoiler le panneau du chantier.
La deuxième phase, qui a chevauché de deux mois la première, devrait être achevée en décembre. L'architecte a intégré l'esquisse et l'avant-projet dans le permis environnemental et les documents d'appel d'offres. "Les deux bâtiments scolaires datant de 1956, qui ont été démolis début juillet lors de la première intervention de la deuxième phase, hypothéquaient la cour de récréation. Le premier bâtiment contenait au rez-de-chaussée deux salles de classe d'une superficie totale de 120 m² en éléments préfabriqués en béton. Les nouvelles installations sanitaires comprenaient huit toilettes pour filles, cinq toilettes pour garçons, sept urinoirs et une toilette pour handicapés. Auparavant, il y avait une étendue d’herbe ici, où il n'y avait pas grand-chose pour jouer", explique l'architecte.
Les enfants qui jouent dans un cadre verdoyant sont ensuite plus calmes en classe, Kathleen Verwilst en est convaincue
La cour de récréation d'environ 5 000 m² ne sera pas agrandie et comportera de nombreuses plantations (grands arbres, arbustes bas), des zones ombragées, des zones d’expérimentation, des différences de niveau et des équipements de jeu en bois (principalement des supports pour grimper et escalader, parfois sur de l'écorce d'arbre pour amortir les chutes) afin de stimuler la créativité des élèves. Elle est partiellement recouverte d'herbe, avec un tiers de revêtement en dur. L'accent est mis sur l'expérience et le bien-être des élèves et sur la réduction des conflits.
"En 2018-2019, l'école s’est associée à l’initiative MOS de la province de Flandre orientale. Après avoir élaboré la mission et la vision, les enseignants, les élèves et les parents ont conçu ensemble la cour de récréation. Nous avons mis l'accent sur la végétalisation et la débétonnisation et nous avons prévu des zones d'ombre et de calme ainsi que diverses options de jeu. En effet, des études scientifiques montrent que les enfants qui jouent dans un cadre verdoyant sont ensuite plus calmes en classe, et nous voulions permettre aux enfants de l’école maternelle et primaire de jouer ensemble dans le respect de la nature et des autres", explique la directrice de l'école.
Pendant les travaux, l'école a toujours veillé à la sécurité des abords et s'est tenue à la disposition des pompiers. Elle a également organisé une soirée d'information en novembre 2022 et invité les riverains au début des travaux. "Nous les avons tenus informés de l'état d'avancement des travaux par courrier électronique et nous avons cherché à favoriser la participation et la communication. Nous avons également tenu compte de leurs souhaits, par exemple en ne plaçant pas notre pompe à chaleur sur le toit et en utilisant les zones proches des riverains, séparées par une haie, comme salles de classe en plein air", explique Kathleen Verwilst.
Nous visons une architecture intégrale, une conception intemporelle et un travail à partir de l'intérieur des bâtiments, en tenant compte des relations entre les espaces et entre l'intérieur et l'extérieur.
M4 Architecten en Ingenieurs compte 24 employés et est spécialisé dans les projets pour les (jeunes) enfants, les jeunes et les personnes âgées. L'entreprise est active dans la construction, la rénovation et l'aménagement d'hôpitaux et travaille pour tous les réseaux d'enseignement. Parmi ses projets de construction neuve, on peut citer la résidence-services "de Lichtervelde" et l'école primaire libre d'Eke, l'école primaire GO ! Groei à Ypres et l'Atheneum à Sint-Niklaas. "Nous visons une architecture intégrale, une conception intemporelle et un travail à partir de l'intérieur des bâtiments, en tenant compte des relations entre les espaces et entre l'intérieur et l'extérieur", explique l’ingénieur architecte Luc Dierick.
Woema (mot sud-africain signifiant "énergie") a été fondé en 2013 par Simon Suys et compte une vingtaine d'employés. En tant qu'entrepreneur général de construction en bois, Woema se spécialise à la fois dans la construction de logements privés et dans les appels d'offres publics, toujours avec une approche BIM détaillée. "L'année dernière, nous avons construit un troisième étage de 800 m² à l’athénée de Mariakerke. Nous nous concentrons également sur la démolition et la reconstruction dans les centres-villes et nous avons récemment construit un cabinet de radiologie à Mont-Saint-Amand et une nouvelle pharmacie à Zele. Sur le site de Blaarmeersen, à Gand, nous avons démoli une ancienne cafétéria pour construire un nouveau bâtiment contemporain en CLT, un projet incluant aussi le réaménagement complet de l'aire de jeux extérieure. Grâce à notre préparation minutieuse via BIM, nous faisons de chaque projet de construction un plaisir, et ce avec des matériaux durables", conclut Job Devos.
