Le recuit est bon pour l'homme et l'environnement

Pas moins de 241 candidatures ont été soumises pour l'appel "La nature dans votre école" en 2023, parmi lesquelles 167 projets ont été sélectionnés dans toute la Flandre. Les propositions ont été évaluées sur la base de leur durabilité, de leur valeur éducative, de leurs coûts et bénéfices, de l'expertise de l'équipe de projet et de l'implication des enseignants, des élèves et des autres parties prenantes. Pour répondre autant que possible à cet intérêt massif, le budget initialement prévu a été plus que doublé, passant de 9 à 20 millions d'euros. Ces projets ont débuté en 2024 et doivent être mis en œuvre avant la fin de 2026. Le soutien financier se situe entre 20 000 et 200 000 euros par projet. À partir de cette année, 5 millions d'euros seront également mis de côté chaque année pour donner un coup de pouce aux écoles qui n'ont pas été retenues.

De son côté, la province d'Anvers procède à l'assainissement et à la végétalisation de 202 terrains de jeux dans le cadre du projet "Oasis vertes". Ainsi, 75 000 élèves auront bientôt moins de stress, une meilleure concentration et moins de conflits dans leur petit paradis vert, et le climat en profitera également. Les Paysages régionaux apportent un soutien pratique avec des plans d'aménagement et des conseils de plantation, MOS Antwerp élargit le soutien à ce projet et la province d'Anvers le finance et le coordonne.

Les avantages des aires de jeux vertes et adoucies par rapport aux déserts de pierre grise et de béton (au sens propre et figuré) d'antan sont légion : elles garantissent des moments de jeu plus agréables, constituent une extension agréable et pleine d'entrain des salles de classe, offrent des possibilités d'apprentissage dans les salles de classe en plein air et peuvent accueillir des zones d'ombre naturelles et des oueds (drainage et infiltration de l'eau) qui purifient l'eau de pluie et lui permettent de s'infiltrer lentement dans le sol. En bref, les aires de jeux vertes constituent un barrage proverbial contre les inondations et la sécheresse et offrent une défense contre le réchauffement climatique.

La Flandre est l'une des régions les plus pavées d'Europe. 16 % de notre surface est pavée et si nous continuons à ce rythme, cette part passera à plus de 20 % d'ici 2050. En conséquence, moins d'eau s'infiltre dans le sol, le risque d'inondation augmente, les villes et les villages deviennent plus chauds, les plantes et le sol stockent moins de CO2 et nous sommes confrontés à une perte de biodiversité, avertit le département de l'environnement du gouvernement flamand. En revanche, l'adoucissement crée de l'espace pour la nature et la production alimentaire, provoque moins d'inondations et garantit des villes plus fraîches, une plus grande biodiversité, une meilleure qualité du sol, un air plus sain et un cadre de vie plus agréable. En adoucissant, nous nous engageons à nous adapter au climat et à l'atténuer (en empêchant la poursuite du changement climatique) afin de rendre la Flandre plus résistante au climat et plus vivable.

Un bonheur vert

Lors du congrès LEKP (Pacte local pour l'énergie et le climat) de l'Association des villes et communes flamandes (VVSG) sur le thème "Pavage en Flandre - anno 2023", qui s'est tenu le 18 avril 2023 à Gand, l'asbl Breekijzer, un centre ouvert de connaissances et de pratiques visant à éliminer le pavage et à éviter le pavage supplémentaire, a qualifié le pavage de stratégie d'utilisation intégrale de l'espace. Le plan de politique spatiale du gouvernement flamand, également connu sous le nom de "construction shift", stipule que d'ici 2050, le degré de durcissement des destinations dominées par l'occupation des sols sera stabilisé et de préférence réduit par rapport à 2015 et n'augmentera pas après 2050, et que le degré de durcissement des destinations agriculture, nature et forêt aura diminué d'au moins un cinquième par rapport à 2015 d'ici 2050.

Cette vision stratégique a été réaffirmée par le gouvernement précédent. Entre 2013 et 2020, 15 000 ha supplémentaires, soit une moyenne nette de 6,2 ha par jour, ont été ajoutés en Flandre, dont 2 000 ha dans les zones naturelles et agricoles. Pour les nouvelles demandes d'espace, elle a placé le principe VHMC comme principe directeur, par ordre d'importance décroissante : Éviter (la demande d'espace est-elle justifiée (à long terme) ?), Réutiliser (le pavage existant peut-il être refait ?), Minimiser (quelle quantité est réellement nécessaire? ; conception intégrale)) et Compenser (où peut-on adoucir les choses pour équilibrer la balance ?). Elle s'est également demandé si nous ne devrions pas rechercher un mécanisme de compensation du durcissement, par exemple un fonds. Selon elle, l'adoucissement dépend également de la mobilité (et vice versa) : l'utilisation accrue de voitures partagées libère des places de stationnement qui peuvent être adoucies et végétalisées.

Enfin, l'adoucissement permet un plus grand bonheur vert. Entre-temps, les initiatives ne manquent pas : il suffit de penser au championnat flamand des magasins de carrelage et aux Green Climate Squares aux Pays-Bas. Le 13 avril 2023, le compteur s'élevait déjà à 136 854 tuiles essuyées en Flandre.

Le Guide des bâtiments durables de Bruxelles Environnement distingue plusieurs types de pavés perméables, adaptés aux conditions d'utilisation : gravier, gravier végétalisé, pavé à joints larges, pavé perméable (clinkers) et béton, pavé de béton avec gazon ou gravier, pavé alvéolé, paillis et copeaux de bois. Un géotextile placé entre le sol et le gravier ou le paillis peut les empêcher de se mélanger. Une sous-couche de pierres concassées peut servir de zone de stockage de l'eau. La perméabilité du sol sous-jacent détermine les dimensions et les types de fondations et de sous-fondations. Il est essentiel de tester la perméabilité du sol sur le site de la future structure, car une mauvaise conception des couches sous-jacentes entraînera des problèmes de stabilité et/ou d'évacuation de l'eau. En outre, les chaussées perméables ne conviennent pas lorsqu'il existe un risque particulier de contamination.

Le Centre d'excavation pour la construction de routes (OCW) a déjà publié une contribution très intéressante sur les chaussées perméables avec des pavés en béton dans son supplément à la communication OCW 77 d'octobre-décembre 2008. Il y est souligné qu'en raison de la forte augmentation des surfaces pavées, l'eau de pluie ne peut plus pénétrer naturellement dans le sol, ce qui signifie que des masses d'eau de pluie doivent être évacuées par les égouts et les cours d'eau. Lorsqu'il pleut abondamment, ces systèmes d'évacuation ne peuvent pas faire face à cet afflux. Les égouts débordent et les ruisseaux, les rivières et les rues débordent. Les dalles en béton perméable offrent une solution efficace à ce problème et répondent également à une prise de conscience environnementale croissante. En effet, elles permettent à l'eau de pluie de s'infiltrer sur le site, d'être tamponnée par les fondations et d'être drainée vers le sous-sol. Ainsi, les égouts sont soulagés et le niveau de la nappe phréatique, qui ne cesse de baisser, est maintenu. L'OCW classe les pavés en béton perméable en quatre types : les pavés en béton avec joints élargis, les pavés en béton avec ouvertures de drainage, les pavés en béton poreux et les dalles en béton engazonné.